On quitte avec plaisir La Serena pour pénétrer dans la vallée Del Elqui, riche en villages et en cultures, surtout en vignes. Ils cultivent des vignes pour faire du raisin de table et des pieds de muscat pour faire le fameux Pisco issu de la distillation , comme on pourrait faire du brandy ou du cognac. C'est la base du fameux cocktail Pisco Sour qui traditionnellement au Pérou comporte outre le Pisco, du citron vert, du sirop de canne à sucre et un blanc d'œuf. Au Chili le blanc d'œuf n'est pas systématique. Par ailleurs il n'y a qu'au Chili qu'on trouve du "Pisco Sour " en bouteille; légalement il ne peut pas excéder 12°, alors que les bouteilles de Pisco oscillent entre 35° (pour faire le cocktail) et 45°. Le Chili et le Pérou revendiquent le pisco comme boisson nationale, et l’exclusivité de l'usage du terme « Pisco ».

On fait une escale à Vicuna qui est le village natal de Gabriella Mistral. Le village est paisible. Nous sommes le lundi de Pâques et beaucoup de magasins sont fermés. Après Vicuna la petite vallée vers Alcohuaz est très jolie, verdoyante, les villages habités respirent une certaine joie de vivre. Notre hôte se trouve au bout du monde ou comme il dit "au commencement du monde"! C'est juste magnifique et j'aurai aimé rester un peu plus longtemps dans ce petit paradis. Je m'interroge aussi sur la valeur ajoutée de l'Hacienda Santa Cristina qui, même si c'était très beau, nous a fait faire beaucoup de kms pour en fin de compte ne profiter ni de l'un ni de l'autre dommage!

A Alcohuaz, il faut faire vite et encore plus vite pour faire une "visite privée" avec un groupe de jeunes d'une distillerie de Pisco! Intéressant sans plus. La dégustation est là juste pour nous faire ressentir la différence entre du 35% et 40%, pas de quoi fouetter un cheval! La soirée est chaleureuse, notre hôte nous régale d'un souper très raffiné : soupe, poulet (poitrine fourrée) avec légumes et un gâteau très élaboré.