Il y a des lieux qui rien qu’à l’énoncé de leur nom me font rêver. Le Kalahari en fait partie. Désert mystique connu, entre autres, grâce au film « Les Dieux sont tombés sur la tête ». On y raconte les aventures de Xi qui pour sauver la tranquillité de son village perturbé par l’arrivée inopinée d’une bouteille de coca cola traverse le désert pour la jeter au bout du monde. La vie simple et paisible des San en harmonie avec la nature renforce l’envie de découvrir ce désert.

Mais comment connaitre un désert aussi immense, en effet le Kalahari étend son territoire de 900 000 km2 entre le Botswana, la Namibie et l’Afrique du Sud. Encadré par les bassins des fleuves Zambèze et Orange, frôlant au sud le désert du Namib, il est lui-même au cœur du bassin du Kalahari. Celui-ci s’étale sur 2,5 millions de km2 et comprend les terres d’Angola, de Zambie, du Zimbabwe et de la République démocratique du Congo. Le désert du Kalahari est aride et semi-aride.

C’est un espace de vie sauvage préservé, qui abrite un peuple aux coutumes ancestrales : les San ; ce nom tend à remplacer peu à peu les termes de Bushmen ou Bochiman à la connotation coloniale.

Le nom de Kalahari se traduit en langue tswana par « la grande soif » ou « lieu sans eau ». C’est un climat torride, certes. Cependant, d’un point de vue géologique, le Kalahari n’est pas classifié comme désert, en raison de sa pluviométrie supérieure à la valeur communément admise pour un désert.

Deux saisons marquent des périodes très contrastées : une saison pluvieuse, en novembre et décembre, où un peu de verdure s’installe jusqu’en mai et une saison chaude et sèche, qui débute en juin, où les températures peuvent monter jusqu’à 45°. Le vent souffle alors sans interruption, surtout en juin-juillet, et les nuits sont froides, voire gelées. Les températures montent progressivement en même temps que la sécheresse. En novembre, la chaleur devient torride, avant que tombent, enfin, les premières pluies.

Le désert de Kalahari est composé de savane, mais aussi de zones arborées, grâce notamment aux omurambas. Les omurambas, sont de très anciens lits de rivières qui se remplissent à la saison des pluies, permettant une réserve d’eau pour la saison sèche. Le sol sablonneux du désert de Kalahari permet une bonne circulation de l’eau, et donc, malgré les températures élevées, ce territoire recèle plus de 400 espèces végétales,

La faune est riche. Elle renferme plus de 150 espèces d’oiseaux, des antilopes, comme les oryx gazelles, springboks ou les grands koudous. On peut aussi y voir aussi des girafes, des zèbres, des autruches, des suricates, des chacals à chabraque, des renards du Cap ou des animaux nocturnes, comme les otocyons et oryctéropes ainsi que nombreuses espèces de reptiles. Mais le roi du Kalahari est incontestablement le lion, qui est, ici, plus grand, plus puissant, plus majestueux que nulle part ailleurs.

Quelque 50 000 Bochimans, qui résistent à la sédentarisation forcée, vivent encore dans le désert de Kalahari. Cette population nomade de chasseurs-cueilleurs se nomment aussi eux-mêmes comme « ceux qui suivent l’éclair », en raison de leurs déplacements en fonction des pluies. Les San seraient présents dans cette région depuis 44 000 ans. Ils ont été peu à peu chassé et décimé par les colons jusque dans les terres hostiles du désert de Kalahari. Ils s’expriment en langue khoisan, cet étonnant langage à clics. Ces chasseurs-cueilleurs possèdent une connaissance infinie du désert, mais aussi une grande sagesse qu’ils se transmettent depuis plusieurs générations. Quand vous les avez rencontrés une fois vous ne pouvez plus les oublier, tant il se dégage d’eux de la douceur, de l’amour et de la bienveillance.