Il totalise environ 90 000 individus, qui se répartissent en plusieurs groupes principalement en Namibie (32 000) et au Botswana (47 675), avec quelques groupes en Afrique du Sud (4 350), au Zimbabwe (2500), en Angola (1 200) et en Zambie (300) (chiffre de 2012).

 

Si la culture de ce peuple millénaire vous intéresse sachez qu’il existe un livre particulier sur la culture d’un des groupes San : les /Xam dont il reste encore quelques descendants qui vivent encore en Afrique du Sud.

 

« WATSON STEPHEN, LE CHANT DES BUSHMEN /XAM. POÈMES D'UN MONDE DISPARU, traduit de l’anglais par MADELEINE LONGUENESSE, PARIS, KARTHALA, COLL. CONTES & LÉGENDES, 2000, 109p. »


Ce recueil de poèmes et de contes est le seul héritage de la culture pluri millénaire des Xam qui vivaient dans la province Northern Cape de l’Afrique du Sud. Dès le début du XXe siècle, ils avaient complètement disparu, exterminés à la longue par la colonisation européenne. Dans les années 1860, le linguiste allemand W.H. Bleek, conscient du génocide en cours, prit à son service trois Bushmen /Xam, condamnés aux travaux forcés, et entreprit avec eux de sauver ce qui pouvait encore l'être de leur langue et de leur patrimoine oral. Les douze mille pages qu'il a ainsi recueillies, avec le concours de sa belle-soeur Lucy Lloyd, sont tout ce qui subsiste aujourd'hui de ce peuple et de sa langue. Les informateurs récitaient leur texte au ralenti et le dictaient à Bleek, puis plus tard à Lucy Lloyd, qui les recopiaient mot à mot, ce qui leur prenait un temps considérable. Mais soyons juste : à l'époque, on ne pouvait et on ne savait pas faire mieux (1).

En 1991, le poète sud-africain Stephen Watson, en pleine période de l’apartheid a le courage de publier un recueil avec des textes variés, allant de récits mythiques comme "Celle qui créa la Voie Lactée" à une scène de la vie quotidienne, celle d'une vieille à qui l'on ne pouvait rien offrir. Mais si certains de ces textes se font l'écho d'une antique oralité, d'autres rapportent (nous sommes au milieu du XIX' siècle) le drame culturel que vivent ces hommes déracinés, et qui sont en train de perdre leur identité, ce qui apparaît bien dans "Quel est ton nom?" ou dans le "Chant de la corde brisée"(1)

Mais soyons honnête, les textes de ce recueil n’ont pas grand-chose à voir avec l’original, mais lui-même est honnête sur ce point et écrit : "Pour permettre de comprendre ce texte, j'ai dû élaguer, rajouter, remodeler, et, chose tout aussi importante, en recréer la vision. Traduire, c'est littéralement opérer une résurrection linguistique".

Cela dit, sans eux, toute cette culture aurait été perdue. J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce recueil qui m’a fait rêver, je ne peux que vous convier à le lire.

Sur un autre bulletin vous trouverez  un poème : Celle qui créa la voie lactée

 

(1)   WATSON Stephen, Le Chant des Bushmen IXam. Poèmes d’un monde disparu, traduit de l’anglais par Madeleine Longuenesse, Paris, Karthala, coll. Contes & Légendes, 2000, 109 p. Jean Sévry